"La vida es sueño y los sueños sueños son" Calderon de la Barca

"La vida es sueño y los sueños sueños son" Calderon de la Barca

jeudi 9 août 2012

Une recette de friedrich

Comment il faut se pétrifier

Durcir lentement, lentement, comme une pierre précieuse - et rester finalement là, tranquille, pour la joie de l'éternité.

Aurore, livre cinquième (Nietzsche)

mardi 31 juillet 2012

" Très loin,
au fond de l'océan,
s'élève le palais du roi des mers.
Les poissons y entrent par les fenêtres,
comme chez nous les hirondelles,
et tout y flotte mollement dans l'onde bleue éclairée de lueurs étranges."


lundi 30 juillet 2012

Armadillo

Armure ou carapace,
fragile créature ou seigneur de la guerre...
Il ne restera, à la fin,
qu'un peu de sable,
balayé par le vent.


dimanche 29 juillet 2012

UN SECRET

Un tableau, un regard, la peur
comme un appel à travers les siècles;
celle de l'enfant-roi
sacrifié dans l'étreinte mortelle
de sa lignée.
Sa voix lointaine
me parle encore de l'ombre,
de cette main tendue vers mes doigts
qui ne l'effleureront jamais.

En 1674, dans la Tour de Londres, les squelettes
d'Edouard V et de son frère, ont été exhumés.


jeudi 26 juillet 2012

Limonaires,
orgues de Barbarie,
boites à musique,
puissent les jours lumineux,
surgir
de la mécanique des rêves.


mercredi 25 juillet 2012

Déjà !

Elle a croqué la pomme du conte.
Le baiser du prince l'a endormie pour trente ans.
C'est un reflet qui l'a réveillée.
Un miroir à patte de canard
lui a parlé du temps enfui.


On devrait pouvoir
porter
les dépouilles des êtres chers,
comme des trophées.


mardi 24 juillet 2012

Souvent la nuit,
je suis cet enfant qui marche pieds nus,
dans l'obscurité.
Je longe le couloir
et j'entre dans les chambres, une après l'autre.
Celle de mes parents n'a pas de fenêtre.
Celle de ma grand-mère donne sur le jardin;
elle est vaste et lumineuse.
Il y en a une où personne ne dort.
Les armoires sont pleines de vêtements.
Des fantômes rôdent...


lundi 23 juillet 2012

Un coffret d'or,
un coffret d'argent,
un coffret de plomb.
Qui choisira le vrai cadeau,
la bonne récompense,
le merveilleux jouet?

De la gentille et la méchante,
laquelle sera punie,
laquelle récompensée?



Par des constructions imaginaires,
je dialogue encore et toujours avec moi-même.
En niant la froideur et la distance qui me sépare de lui,
je m'approprie le réel.
Je le vole et le transforme
pour en extirper ces émotions qui me construisent.
Ego face au monde,
à son animalité,
à la cruauté muette de ses objets,
dans un échange qui doit produire du sens,
"noces barbares" mais tendres,
voici les
HUMANIMORPHOSES


°°°
Passé le seuil
du labyrinthe neuronal,
c'est toujours cet enfant qui marche
dans les pas de Dédale.
Il avance dans la pénombre,
guettant dans le reflet multiple des miroirs,
cet éclat joyeux ou mélancolique de sa propre vie.






Prologue:


samedi 4 février 2012

Nihil novi sub sole

En 1848, Pierre-Joseph Proudhon écrit dans "Idée générale de la Révolution au XIX ième siècle,

" Etre gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, règlementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni titre, ni la science, ni la vertu... Etre gouverné, c'est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, côté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, reformé, redressé, corrigé. C'est sous prétexte d'utilité publique, et au nom de l'intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé; puis à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonnoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale!"